Présentation

La Chasse à La Réunion

 

La chasse à la Réunion est pratiquée par près de 1800 personnes validant leur permis, soit environ 0,2% de la population départementale. Elle permet de réunir des personnes issues de milieux, de catégories socio-professionnelles et de générations différentes. Employés, cadres, agriculteurs, ouvriers, étudiants, retraités, etc. ont donc l’occasion de se rencontrer autour d’une passion commune pendant presque 6 mois de l’année.

Le nombre de chasseurs validant leur permis augmente régulièrement chaque année. La Fédération de la Réunion est la seule fédération de France avec une courbe ascendante. Ainsi, au cours des 10 dernières années, le nombre de personnes ayant validé leur permis a doublé. Mais signe inquiétant et préoccupant, la superficie des terrains chassables diminue.

L’âge moyen du chasseur réunionnais est de 45 ans. Bien souvent, les jeunes quittent le département pour faire leurs études ou pour exercer un métier et la multiplication des activités proposées aux jeunes aujourd’hui fait que ceux qui restent dans notre département peuvent se tourner vers d’autres sports ou loisirs. En général, la chasse est une passion qui se transmet. Ainsi, une personne qui n’a pas de chasseur dans ses relations ne se dirigera pas spontanément vers cette activité.

Ces dernières décennies, le monde de la chasse a connu de profondes mutations. Nous sommes passés d’une chasse banale et peu organisée, à une chasse structurée où la gestion des espèces et des espaces prend une place importante. Les formalités administratives se sont compliquées et le cadre légal concernant la pratique de la chasse en elle-même s’est durci.

Ceci s’est accompagné de la mise en place de cotisations dont les chasseurs doivent obligatoirement s’acquitter. La chasse est devenue un loisir payant. La chasse réunionnaise est restée une activité populaire, démocratique et accessible au plus grand nombre car les droits de chasse des propriétaires sont, le plus souvent encore, cédés à titre gracieux aux structures de chasse.

Ceci est un point fondamental de la structuration de la chasse dans notre département qu’il est impératif de maintenir le plus longtemps possible.

 

Historique et présentation

 

La Fédération des Sociétés de Chasse de la Réunion a été créée en 1954, sous la présidence de M. Dominique SAUGER sous le statut d’association de la loi 1901 sous l’appellation « Fédération Départementale des Chasseurs de la Réunion » (publié au Journal Officiel du 9 septembre 1954).

M. Henri HUBERT DELISLE a été le second Président de 1976 à 1996.

Aujourd’hui, la Fédération Départementale des Chasseurs de la Réunion est une association type loi 1901. Ses statuts, conformes aux statuts types, ont été adoptés par l’assemblée générale du 1er décembre 2001 et mis à jour par les assemblées générales des 21 février 2004 et 28 avril 2012.

La Fédération est agréée au titre de la protection de l’environnement par arrêté préfectoral en date du 2 avril 2008 (Arrêté préfectoral agrément de l'associationArrêté préfectoral agrément de l'association).

Les adhérents de la Fédération sont en premier lieu, les chasseurs ayant validé leur permis de chasser dans le département, mais aussi les personnes physiques ou morales, titulaires d'un droit de chasse sur des terrains situés dans le département et bénéficiaires d’un plan de chasse ou d’un plan de gestion pour tout ou partie de ces terrains. Ces derniers sont appelés adhérents territoriaux.

La Fédération Départementale des Chasseurs de La Réunion comptait 1850 adhérents chasseurs pour la saison 2012-2013 et aucun adhérent territorial

 

Le chasseur réunionnais

 

Evolution du nombre de permis de chasser

Depuis les années 2000, le braconnage a subi un recul important et le nombre de validations annuelles du permis de chasser a augmenté, en raison notamment de :

-          la simplification de la démarche pour l’obtention de la validation annuelle, par le passage depuis 2005-2006 au guichet unique (une seule démarche en un seul lieu, au lieu de 4 démarches successives) ;

-          les actions de sensibilisation constantes menées par la Fédération auprès des chasseurs, mais également des braconniers ;

-          les actions de pédagogie et de répression menée par la Brigade Nature Océan Indien (BNOI).

La Fédération comptait 850 permis de chasser validés pour la saison cynégétique 2001-2002, contre 1 804 pour la saison 2011-2012. Ainsi en 10 ans, le nombre de permis de chasser validés a doublé (voir Figure 1).

 

Figure 1 : Evolution du nombre de permis de chasser validés, de 2001 à 2012

Age du chasseur réunionnais

L’âge moyen du chasseur réunionnais est de 45 ans. Pour la saison cynégétique 2011-2012, les catégories d’âges les moins représentées sont celles des moins de 20 ans et des plus de 80 ans. La catégorie d’âge la plus représentée est celle qui comprend les chasseurs âgés de 40 à 49 ans (voir Figure 2).

 

Figure 2 : Ages des chasseurs réunionnais, ayant validé leur permis pour la saison cynégétique 2011-2012.

 

    Domiciliation des chasseurs par commune

 

Pour la saison cynégétique 2011-2012, les communes pour lesquelles le nombre de chasseurs est le plus important (plus de 150 chasseurs ayant validé leur permis) sont celles de Saint-Paul (426 chasseurs), du Tampon (199 chasseurs) et de Saint-Denis (168 chasseurs). Celles pour lesquelles ce nombre est le moins important (moins de 10 chasseurs ayant validé leur permis), celles de Cilaos (3 chasseurs), Saint-Philippe (4 chasseurs) et Sainte-Rose (9 chasseurs) (voir Figure 3).

 Figure 3

Figure 3 : Domiciliation des chasseurs par commune, ayant validé leur permis pour la saison cynégétique 2011-2012

Par ailleurs, les espèces préférées des chaseurs réunionnais sont en premier lieu le tangue et le lièvre (environ 80% des chasseurs). Viennent ensuite le gibier à plume (cailles, francolins, faisans) et le cerf. Actuellement la chasse se pratique le week-end, le mercredi et les jours fériés. Depuis la réforme de 2000, la Fédération a institué la semaine de 4 jours de non-chasse.

 

L’organisation de la chasse dans le département

 

L’administration de la chasse à La Réunion est identique à celle des départements métropolitains. Le Préfet s’appuie sur la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS), dont il prend les avis sur les domaines liés à la gestion de la faune sauvage de sa compétence.

Le service instructeur pour le compte du Préfet est la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de La Réunion (DEAL).

Au niveau départemental, l’ONCFS est représenté par le chef de Pôle Océan Indien dont le rôle principal est la représentation de l’ONCFS dans les départements de la Réunion et de Mayotte. Il est aussi chargé de conseiller le Préfet et autres collectivités territoriales en matière de gestion de faune sauvage et plus largement pour tout ce qui concerne la protection de l’environnement. L’ONCFS assure la police de la chasse et de l’environnement à travers la Brigade Nature Océan Indien. Enfin la Cellule Technique Océan Indien est chargée des aspects études et développement de l’ONCFS à La Réunion.

A La Réunion, le réseau associatif cynégétique est représenté par la Fédération Départementale des Chasseurs. Comme pour toutes les fédérations, ses missions ont bien évolué : au départ chargée de représenter les chasseurs et d’organiser la police de la chasse, elle assure aujourd’hui des missions qui dépassent largement le simple cadre de la chasse, notamment des missions de service public.

 

La réglementation sur les espèces

 

 Les espèces de la faune protégée dans le département

 

Plusieurs arrêtés ministériels fixent les listes et les modalités de protection des espèces de la faune sauvage dans le département de La Réunion.

L’arrêté ministériel du 17 février 1989 modifié fixe les mesures de protection des espèces animales représentées dans le département de La Réunion : 3 espèces de reptiles, 39 espèces d’oiseaux et 3 espèces de chauves-souris.

L’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 fixe la liste des insectes de La Réunion protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection (3 espèces de papillons de jour).

Enfin, l’arrêté ministériel du 1er juillet 2011 rectifié fixe la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection et l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005 fixe la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection.

Enfin, l’arrêté ministériel du 1er juillet 2011 rectifié fixe la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection et l’arrêté ministériel du 14 octobre 2005 fixe la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection.

 

Les espèces de gibier dont la chasse est autorisée dans le département

 

Le précédent Schéma Départemental de Gestion Cynégétique préconisait :

            - la révision de la liste des espèces dites chassables ;

            - la révision de certaines périodes de chasse.

Un dossier technique étayant les différentes modifications proposées a ainsi été élaboré conjointement par la Fédération et l’ONCFS (Baronce & Caceres, 2007). La réglementation de l’activité de chasse à La Réunion a donc évoluée au cours du précédent schéma. Avec l’ajout de quatre espèces de gibier à plume, l’arrêté ministériel du 25 août 2008 fixe la nouvelle liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée sur le territoire du département de La Réunion

 

Trois espèces de gibier à poil :

            - Cerf (Cerf de Java ; Cervus timorensis) ;

            - Lièvre (Lièvre à collier noir ; Lepus nigricollis) ;

            - Tangue (Tenrec ; Tenrec ecaudatus).

 

Dix espèces de gibier à plume :

            - Merle de Maurice (Bulbul orphée ; Pycnonotus jocosus) ;

            - Caille patate (Caille des blés ; Coturnix coturnix) ;

            - Caille rouge (Perdicule rousse gorge ; Perdicula asiatica) ;

            - Caille de chine (Caille peinte ; Coturnix chinensis) ;

            - Caille pays (Hémipode de Madagascar ; Turnix nigricollis) ;

            - Tourterelle pays (Géopélie zébrée ; Geopelia striata) ;

            - Faisan (Faisan de Colchide ; Phasianus colchicus) ;

            - Francolin (Perdrix de Madagascar ; Margaroperdrix madagascariensis) ;

            - Oiseau bélier (Tisserin gendarme ; Ploceus cucullatus) ;

            - Perdrix (Francolin gris ; Francolinus pondicerianus).

A la demande des chasseurs constatant que les effectifs de perdrix (Francolinus pondicerianus) avaient chuté, cette espèce n’est plus chassée dans le département depuis 2002.

Enfin il est à noter que dans le département, le statut juridique du sanglier (Sus scrofa) est « espèce non domestique dont la chasse n’est pas autorisée » (courrier MEDD/DNP du 19 avril 2006). Une évolution de la réglementation permettant la pratique de la chasse de cette espèce dans le département n’est pas envisagée et n’est pas souhaitée par la Fédération Départementale des Chasseurs de La Réunion.

La période de chasse a également évolué au cours du précédent schéma pour le Lièvre à collier noir et le Merle de Maurice. L’article R. 424-12 du Code de l’Environnement a été modifié par le Décret n° 2009-592 du 26 mai 2009.

DATE D’OUVERTURE SPÉCIFIQUE

au plus tôt le :

DATE DE CLOTURE SPÉCIFIQUE

au plus tard le :

Lièvre

1er mai

15 août

Tangue

15 février

15 avril

Cerf

1er juin

1er décembre

Gibier à plume

1er juin

15 août

Les espèces nuisibles

A l’heure actuelle à La Réunion, il n’y a pas d’espèces classées nuisibles au titre du Code de l’Environnement. Néanmoins le Merle de Maurice, espèce de gibier dont la chasse est autorisée dans le département, est classé nuisible au titre du Code rural et de la pêche maritime. Il est ainsi listé comme étant un organisme nuisible aux végétaux par l’arrêté ministériel du 31 juillet 2000 modifié et à ce titre il fait annuellement l’objet de mesures de lutte obligatoire.

De nouveaux espaces protégés ont été créés ces six dernières années dans le département. Le paragraphe ci-dessous précise la réglementation qui s’applique dans quelques-uns de ces espaces protégés :

 

Le Parc National de La Réunion

Le Parc National de La Réunion a été créé en 2007 (Décret n°2007-296 du 5 mars 2007). Il comprend un cœur protégé qui couvre 40% de la surface de l’île et une aire d’adhésion évolutive qui sera définie tous les dix ans lors de la révision de la charte du Parc (Parc National de La Réunion, 2012).

Sur proposition de la Fédération Départementale des Chasseurs, un représentant des chasseurs est nommé membre du conseil d’administration de l’établissement public du Parc national de la Réunion. Par Arrêté Ministériel du 27 mars 2007, M. Alain TEYSSEDRE a ainsi été nommé membre du Conseil d’Administration du Parc national de la Réunion, en tant que représentant des chasseurs.

En application du Code de l’Environnement et du Décret de création du Parc National de La Réunion, il est notamment interdit :

            - d’introduire, à l’intérieur du cœur du parc national, des animaux quel que soit leur stade de développement (article 3 du décret) ;

            - de chasser des animaux appartenant aux espèces indigènes (article 13 du décret).

Le projet de Charte du Parc National de La Réunion dont une partie concerne l’activité de la chasse dans le cœur du parc a été approuvée par son Conseil d’Administration le 21 juin 2012.

La Réserve Naturelle Nationale de l’Etang de Saint-Paul

La Réserve Naturelle Nationale de l’Etang de Saint-Paul a été créée en 2008 (Décret n° 2008-4 du 2 janvier 2008). Elle couvre environ 447 hectares, dont 415 hectares de zone humide et comprend deux zones : une zone de protection forte (environ 249 hectares) ; une zone « périphérique » (environ 198 hectares).

En application du Décret de création de la Réserve Naturelle Nationale de l’Etang de Saint-Paul, il est notamment interdit :

            - d'introduire dans la réserve des animaux d'espèces non domestiques, quel que soit le   stade de leur développement (article 3 du décret) ;

            - l'exercice de la chasse (article 7 du décret).

Les zones protégées par arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB).

Trois zones sont ou ont été protégées par cette disposition réglementaire à savoir l’APPB du Piton des Neiges (appelé également APPB du Pétrel de Barrau – surface : 1 818ha), l’APPB du Pétrel Noir de Bourbon (surface : 1 111ha) et l’APPB de la Pandanaie (surface : 366ha). Si pour les deux premières zones, l’exercice de la chasse y est interdit, cette activité est autorisée dans l’APPB de la Pandanaie.

  Si l’APPB du Piton des Neiges a été abrogé à la création du Parc National, les mêmes dispositions d’interdiction de pénétration et d’activité sur cette zone sont reprises dans le cadre réglementaire du PNR.

 

Les territoires de chasse

 

La surface actuellement chassable de l’île est divisée entre les domaines privés (45 000 ha) et le domaine public (22 000 ha).

Le domaine privé

Hormis le quart sud-est du volcan, on peut chasser à La Réunion sur presque toute la ceinture littorale, sur les parcelles agricoles et sur la grande savane de l’ouest de l’île : lièvres, cailles et tourterelles sont les gibiers de prédilection. Au-dessus de 600m d’altitude, les pâturages constituent la majorité des terres chassables où le tangue est l’animal le plus convoité, ainsi que le lièvre.

Il existe en outre des parcs de chasse privés, destinés uniquement à la chasse aux cerfs.

Le domaine agricole représente l’essentiel des territoires de chasse du domaine privé. 42 000 ha de surface agricole utile à La Réunion (20% du territoire total) sont un vivier pour les quelques espèces chassables. Plantées en majorité de cannes à sucre (35%), de vergers à fruits, d’agrumes, de cultures vivrières, ce sont une multitude de micro propriétés qui permettent l’exercice de la chasse. Avec une moyenne de 5 ha par exploitation, la cohérence des unités de chasse est mise à mal.

Cette structure foncière pose le problème de la surdensité de chasseurs dans certaines régions. La mise en place de groupements d’intérêt cynégétique pourrait être un début de réponse. Une étude en ce sens sera engagée par la Fédération.

Le domaine public

L’ONF gère 100 311 ha de forêts publiques à La Réunion, soit 40% de la superficie de l’île.

Six statuts fonciers forment les forêts publiques, ce domaine est constitué de :  

Statut foncier

Surface

La forêt départemento-domaniale

91 444 ha

soit 91 %

La forêt domaniale

3 208 ha

soit 3 %

La forêt départementale

3 594 ha

soit 3 %

Etablissements Publics

754 ha

Soit 1 %

La forêt régionale

791 ha

Soit 1 %

La forêt communale

520 ha

Soit 1 %

Tableau 1 : Surfaces correspondant aux différents statuts fonciers des forêts publiques (ONF, 2012)

Dans ces forêts, l’essentiel de la chasse se fait par licences de chasses individuelles (tangues), quelques lots de chasse au petit gibier et une collective (cerfs de java), mais sur une superficie d’à peine 22 000 ha dont une bonne partie en remparts et ravines. Actuellement est à l’étude une extension de la surface de lots chassables qui ne sont pas englobés dans des zones de naturalité préservée.

D’autres domaines publics comme les lits de rivières et ravines sont des lieux investis pour chasser les cailles, le lièvre ou le tangue, actuellement sans délivrance d’autorisation

 

 

Les modes de chasse à La Réunion

 

Il existe deux types de chasse à tir dans l’île :

            - La chasse aux chiens courants (lièvres et cerfs de java) ;

            - La chasse aux chiens d’arrêt (cailles, lièvres, francolins, tourterelles).

Il existe également un type de chasse sans arme à feu, la chasse aux tangues qui peut s’exercer avec ou sans chien. La fédération réfléchit à formaliser son mode de chasse.

Le petit gibier

L’essentiel du petit gibier est chassé en petit groupe de 2 à 5 chasseurs, sur des terrains privés, aux chiens d’arrêt ou courant. Le petit gibier est préférentiellement chassé en matinée le week-end.

Le grand gibier

Le cerf de java, seul grand gibier chassable de l’île, est chassé principalement sur des propriétés privées clôturées (parcs de chasse), en licence collective sur le massif de la Roche Ecrite et en de rares endroits où subsistent quelques individus aux abords d’exploitations agricoles.

La chasse à l’arc

La chasse à l’arc, bien qu’encore discrète, commence à gagner des voix, au vu des journées de formation dispensées par la Fédération. La chasse en parc de chasse, est la plus prisée, mais des chasses au petit gibier hors parcs de chasse commencent à se développer.

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